Le Bois des MurmuresLogé entre les Brumes au Nord Ouest, les Monts au Nord Est et le Marais des Pestilences au Sud, le Bois des Murmures est enclavé et rarement balayé par les vents. L'air y est lourd et déja nauséabond, la végétation noire et dense, essentiellement faite de faux tordus et de ronces vivaces. Quelques chemins traversent cette contrée obscure, et certains Faereens courageux y mènent leurs bottes au cours de leurs voyages. Rares sont ceux qui plantent cependant la tente, car on raconte que des voix distantes et tristes se font entendre la nuit.
1 - Les Eboulis MalodorantsDernière halte avant le bois de Murmures, les Eboulis sont une étendue de caillasse fourbe, n’attendant que l’occasion de briser des chevilles inattentives entre deux cailloux irréguliers. Les Marais tous proches étendent leur odeur pestilentielle de décomposition jusque là. Plus on s’avance vers le bois, plus l’odeur s’atténue, remplacée par celle de tourbe et de moisissures qu’exhalent les bois. Pas sûr que le voyageur y gagne au change.
2 - Troncs TordusAucun vent ne souffle ici, et pourtant les arbres sont penchés comme si une tempête leur avait tordu le tronc et les branches. Au fond de cette cuvette humide, les arbres se contorsionnent tant et plus, semblant s’agripper les uns aux autres. L’odeur de moisissure y est plus forte qu’ailleurs, et, même en plein jour, d’étranges échos rebondissent sur les troncs. Les Faereens sensés ne passent jamais par Troncs Tordus. Mais les Faereens avec deux sous de bon sens ne vont pas dans le Bois des Murmures, pour commencer.
3 - Les liseronsLa lumière de la lune passe parfois au travers des Bois, et frappe le sol. Il y est un lieu, près des brumes, particulièrement exposé à ce phénomène. Là où les rayons de Lune ont touché la terre, des étendues de liserons d’un blanc irréel sont apparus. D’ordinaire, les Faereens n’ont pas peur des liserons, mais ces parasites là étouffent l’herbe en dessous d’eux et semblent vouloir s’étendre indéfiniment. A chaque pleine lune, ils se mettent à luire d’une bien étrange manière.
4 - Clairière des Messes-bassesAu cœur de la forêt, la Clairière des Messes-basses est sans cesse parcourue de chuchotements venus d’on ne sait où. A la nuit tombée les murmures se font plus forts, et en tendant l’oreille, on peut entendre les complaintes d’êtres depuis longtemps disparus. Gare à celui qui y prêterait trop longtemps l’oreille, car il disparaitrait lui aussi pour rejoindre ces sinistres voix.
5 - Bois-gelésAux limites de la Montagne, les Bois Gelés brillent d’un éclat cristallin. L’odeur de mousse s’y fait moins forte, car peu de choses arrivent encore à y pousser. Sur ces terres sableuses se dressent des troncs morts et des buissons cassants, depuis longtemps blanchis par le temps. La proximité des terres froides se fait sentir, et de fines pellicules de glace recouvrent, été comme hiver, ces bois figés.
6 - L'ObscuritéLa forêt est si dense qu’aucune lumière ne passe au travers de ses feuillages. Sous le couvert des arbres on est protégé du Froid, de la pluie et de la neige, mais l’humidité est grande, et l’odeur de mousse se fait suffocante. L’obscurité elle-même semble avoir une consistance propre, épaisse et sucrée. Si on fait attention, on peut entendre comme un léger souffle s’en échapper.
7 - Sources-noiresIl y a quand même de l’eau dans le Bois des Murmures, mais personne de sensé ne s’y abreuverait. Les sources sont à l’image du bois : en apparence presque solides, les eaux s’extirpent du sol avec difficulté, et y disparaissent de nouveau quelques pas plus loin. La surface est sombre et charrie quantité de dépôts qui n’arrivent pas à couler. Une tenace odeur de souffre plane au dessus d’elle. Il n’est pas rare de voir une bulle éclater dans un bruit sourd, sans qu’aucun animal ne soit à proximité.
8 - LouverocsLes arbres et les herbes ont recouvert la surface, mais on peut toujours voir que Louverocs était, à l’origine, un défilé de pierres. Ce lieu doit nom à une étrangeté géologique : le vent, en soufflant au travers du passage dans les cavités des rocs émet un son comparable au hurlement d’une meute de loups. Enfin… les Faereens qui s’égarent dans les parages s’accrochent à cette idée, même s’il n’y a pas la moindre brise ce jour là.
9 - Le Gouffre de MauvaiseauQuand on approche de l’orée des Bois, le sol se sépare brutalement en deux berges, laissant voir une plaie béante dans la terre. Quand on se penche au dessus du gouffre, l’odeur de mousse se fait plus forte que jamais, et, même si l’on ne voit rien, on entend l’eau clapoter lourdement loin en dessous. Les Faereens érudits pensent que c’est ce lac souterrain qui donne naissance aux sources noires, mais personne ne s’est encore risqué à vérifier.
10 - Le Sous-bois GluantLe Sous-bois Gluant est une zone instable où se rencontrent le Bois des Murmures et le Marais des Pestilences. Si les arbres ont réussi à pousse haut, le sol est gorgé d’eau, et les pieds s’enfoncent profondément dans la sphaigne qui prolifère ici. Chaque pied arraché au bourbier l’est au prix d’un combat et fait jaillir des éclaboussures de boues. Quand il pleut, la zone devient proprement impraticable, et si l’on est en chemin, il vaut mieux se réfugier dans les arbres en attendant que le soleil revienne.