Seule dans la foule

Melethril venait d'arriver à Bacchus. Une allée a droite , une ruelle a gauche, les tentes semblables. Il n'en fallu pas plus pour qu'elle soit totalement desorientée et perdue au milieu de la foule des badauds et des fetards.
Melethril se tenait au milieu d'une ruelle, balottée tant bien que mal .

- " pardon... désolée... excusez- moi..." marmonnait-elle a chaque bousculade

Son regard allait de gauche à droite,en haut en bas. Elle serrait son sac contre sa poitrine. Son regard exprimait une peur, peur de cette inconnue qu'etait la vie en dehors de chez elle, qu'etait la vie sans Baneth.
Une troupe plus bruyante que les autres fit son apparition dans la ruelle. A en jugé par les chants discordants ainsi que les paroles paillardes, ils ne devaient pas en etre à leur premier tonneau de vin satyrien ni au second.

- mais regardez ce que la lune nous envois" fit un grand satyre d'une pilosité impressionnante" ... une p'tite sourie..... bien le bonjour... ou bonsoir... che p'u...hippss" le souffle lourdement chargé de celui-ci coupa la respiration de Melethril

Melethril recula d'un pas pour sentir derriere elle le torse d'un autre de ses comparces.

- Alors p'tite sourie... faut pas etre toute seule comme ca... faut faire la fete

- ouuuuuhh mais rega'de moi les yeux... un bleu et l'aut'e marron... " dit l'autre en un souffle vinassé en lui prenant le bras et la faisant tourné vers ces camardes

- lachez moi!! ... bande de sacs a vin!!" cette phrase franchi toute seule sa bouche et assena un coup de sabot bien place au satyre la tenant qui la lacha en glapissant comme un lapereau. Les autres sont l'effet de l'alcool emirent un heinn, avant de quoique ce soit ne monte dans leurs cervelle embrumée. Melethril quant a elle disparu dans la foule, pris la premiere ruelle qu'elle vit pour s'ecrouler en larmes

- "baneth... je suis si seule ... a deux nous etions si forte" pensa-t-elle

Bacchus... Capitale des Satyres, lieu où il avait eu tant de bons souvenirs. S'il revenait dans la région, c'était par nostalgie, histoire de reprendre une bouffée d'oxygène, avant de reprendre la route. Et aussi pour rassurer ses parents quand à sa santé. Il allait bien, même mieux que bien. Il avait passé quelques temps dans la ville et avait donc apprit à ne plus la craindre. Parce qu'à vrai dire, la première fois qu'il avait débarqué à bacchus, il avait été émerveillé, mais aussi effrayé par sa grandeur et son animation.

Maintenant, il évitait avec souplesse les bousculades, repoussait les Satyres trop avinés qui voulaient s'en faire un ami, plaisantait rapidement avec d'autres. Il buvait un verre de temps en temps, offert de bon coeur par ses compatriotes. Il vit alors une jeune satyre, très jolie, qui semblait complêtement perdue dans ce lieu animé et aviné.

Il assista de loin à la scène, alors qu'une troupe bien entamée semblait la trouver à son goût. Comme si elle n'était pas déjà assez terrifiée comme cela! Mais le temps qu'il arrive, elle s'en était débarassée. Il s'arrêta devant le Satyre à la virilité malmené et chuchota, malicieux :

- "Le vin est très mauvais pour la libido, tu ne le savais pas?"

Il laissa là la troupe au cerveau embrumé et suivit la trace de la jeune fille égarée. il crut bien l'avoir perdu, jusqu'à ce qu'un murmure d'une grande tristesse ne lui parvienne. il s'approcha de la jeune femme, doucement, pour ne pas l'affoler. Il n'avait pas spécialement envie de courir après elle.

- "Ca va mademoiselle? Il ne faut pas leur en vouloir, ils ne sont pas méchants, juste lubriques avec l'alcool."

Melethril entendit une voix grave et melodieuse lui dire doucement.

-"Ca va mademoiselle? Il ne faut pas leur en vouloir, ils ne sont pas méchants, juste lubriques avec l'alcool."

Elle releva la tete età travers le voile de ses larmes distingua un jeune satyre mâle legerement courbé vers elle. Il était d'une taille plutot grande,d'un physique agréable. Ses yeux d'un vert emeraude ne refletaient rien d'aggressif mais une legere inquietude. Il tendait vers elle une main.
Melethril où un leger mouvement de recul malgres tout... Un inconnu allez savoir ses reelles intentions. Elle pencha legerement la tete en regardantla main. il avait le bout des doigts taches par la terre. Elle luttait interieurement

- " allez melethril c'est un premier pas... tu ne peux pas fuir eternellement .... Tu es partie pour ça . Pour prouver àtoi même que tu pouvais revivre
- mais si finalement il etait comme les autres.......
-ça tu ne le sera que si tu y vas..."

Puis une autre voix dans sa tête lui souffla

- " courage petite soeur, tu peux le faire..."

Melethril regarda droit dans les yeux le satyre en fasse d'elle, mis sa main dans la sienne.

" ca ira merci bien..." sa voix etait nouée encore par les larmes qui continuaient de rouler sur ses joues"... désolée d'etre dans cet etat... Je n'ai pas l'habitude de la capitale ni de me retrouver seule."

Meme si elle avait decidé de faire bonne figure, elle ne pouvait reprimer les frissons qui parcouraient son corps, ni l'envie de partir à nouveau. Ses sabots restaient plantés dans le sol, elle se retrouva petrifier en realisant que sa main se trouvait dans celle d'un total inconnu.

Les paroles douces et chaleureuses de Demetrios eurent pour effet d'arracher la jeune satyre à ses sanglots. Il put ainsi voir un joli visage aux yeux vairons, captivants, cachés derrière une chevelure de soie noire. Il remarqua son mouvement de recul alors qu'il tendait la main pour l'aider à se relever. Il haussa un sourcil surpris : c'était bien la première fois qu'il provoquait ce genre de réactions chez une demoiselle. Il n'était pourtant pas très impressionnant. Il n'avait pas la tronche d'un sale type lubrique.

Il sentait les hésitations de la demoiselle à son égard. Devait-elle accepter son aide ou bien fuir loin de lui? Etait-il un danger pour elle ou un allié? C'était la première fois qu'il croisait une femme qui se montrait si timorée et farouche. Cependant, il fit preuve d'une patience exemplaire et resta muet en attendant qu'elle se décide seule.

Et il eut raison de le faire, puisqu'elle glissa sa petite main dans la sienne, en lui assurant que ça irait et en lui expliquant qu'elle n'avait pas l'habitude de la capitale et d'être seule. Il l'aida à se relever, mais ne fit aucun geste pour lâcher sa main, captivée par la singularité de ses yeux dépareillés.

- "Oui, je me souviens de ma première excursion dans la capitale. Du monde, du bruit, des bousculades... J'étais loin de la tranquillité de ma campagne. Mais on s'y fait et vous verrez que la Capitale a des charmes insoupçonnés lorsqu'on l'a apprivoisé. Et puis, il ne tient qu'à vous de ne plus être totalement seule... Il y a des gens biens qui seraient ravis de vous aider mademoiselle."

Il lui sourit alors, un brin charmeur, mais il ne pouvait lutter contre sa nature. Et contrairement aux autres Satyres de tantôt, il ne la regardait pas avec lubricité.

- "Oh, mais captivé par vos yeux magnifiques, j'en oublie la plus élémentaire des politesses : je m'appelle Demetrios. Pour vous servir gente demoiselle."

Il lui baisa alors la main, son regard émeraude semblant briller de milles feux malicieux.

Le baise-main fut à peine terminé que melethril retira sa main, elle serrant contre elle. Elle avait perdu depuis longtemps l'habitude du contact de ses semblables. Refreinant une fuite, peut etre à cause de ce regard verdoyant,elle prit une inpiration:

-" Melethril... Je me nomme Melethril" et fit une legere reverence " enchantée Demetrios."

Elle ne reussit qu'a sortir un pâle sourire et baissa son regard.Melethril repris une inspiration pour continuer mais les mots restaient coincés dans sa gorge.

- " Il va pas te manger... Peut etre pas tout de suite... regarde le dans les yeux soeurette!"
Elle releva les yeux pour plonger dans le regard petillant et malicieux de demetrios.

- " oui tu as raison grande soeur... je ne vois rien d'inquietant chez lui"

Elle ouvrit la bouche pour la seconde fois et cette fois si sa voix parvient à sortir.

- j'ai quitté les Sous-bois ce matin. Et là je suis totalement perdue. Tout ce monde, ces gens... Je ne sais où aller" En disant cela Melethril reprima de un sanglot.

Elle parut hesiter encore et dit d'un souffle en le regardant d'un air suppliant" peut etre pourriez- vous m'aider? ... surtout si je peux eviter les mauvaises rencontres"Sa levre inferieure fut prise d'un leger tremblement ense rememorantla mesasenture de tout à l'heure.

Hum, Demetrios s'était peut-être montré un peu trop entreprenant en la complimentant sur ses yeux et en lui baisant la main, au vu de sa réaction. A peine ses lèvres eurent-elles effleuré le dos de la main de la jeune satyre qu'elle lui échappait et récupérait sa main. Il n'avait pas eu l'intention de l'effaroucher. Cependant, elle fit un effort et prit sur elle-même pour se présenter à son tour en une lagère révérence qui fit sourire le Satyre.

- "Melethril... L'enchantement est partagé."

Nouveau sourire du satyre. Son air décontracté, ses sourires faciles, sa langue déliée, tout cela contrastait avec la réserve, voire la timidité de Melethril. Peut-être devrait-il réfréner un peu sa nature sociable pour ne pas la mettre mal à l'aise?

Elle s'était soustrait à son regard, avant de se décider à le regarder de nouveaux dans les yeux. Cette rareté dans ses yeux vairons était fabuleuse. Elle se décida à nouveau à parler, pour lui avouer qu'elle avait quitté les Sous Bois et qu'elle était complêtement perdue. Sa détresse était sicère et émut le jeune satyre qui acquiesça, le visage plus grave.

Et finalement, elle se décida à lui demander l'aide qu'il lui avait si spontanément offerte en quelques mots. Il sourit à nouveau et reprit :

- "Avec plaisir. Venir en aide aux demoiselles en détresse est ma vocation."

Il reprit un peu de son sérieux et continua :

- "En quoi puis-je vous être agréable Melethril? Cherchez-vous quelque chose en particulier? Oh et pourquoi avez-vous quitter les Sous Bois pour venir ici? Poursuivez-vous un but précis?"

En l'entendant lui demander la raison qu 'il avait pousse à quitter les sous-bois, le regard de Melethril se voila de tristesse, le peu de lumiere qui emanait d'elle fut comme souffler par une tempete. Elle revoyait Baneth danser sous ses yeux entendait encore son rire encore son cri. Comment parler de l'inexplicable? Comment faire revivre cette scene sans avoir l'impression de mourir une seconde fois? Les yeux vides pendant un long moment elle regardait Demetrios sans le voir.

- "... Je cherche un endroit où je pourrais me loger quelque temps" finit-elle par repondre apres un long moment" ... je suis à la recherche ... " elle se tue regarda le sol cherchant comment l'expliquer" ... A la recherche de la moitié de moi-même.... Non pas la Rencontre. "precisa-t-elle en percevant comme un mouvement de recul de la part du satyre mâle." j'ai perdu quelque chose de precieux et j'espere le retrouver"

Melethril avait pris sans s'en rendre compte son collier au cristal phosphorescent qui luisait dans la penombre et ses doigts jouaient avec.

- " pour cela j'ai du quitte l'endroit où j'habitais car ma place n'y etait plus" la douleur s'entendait dans sa voix.

Elle fit un pas vers demetrios leva les yeux

- " et cela je ne sais si vous allez pouvoir m'aider... même si vous commencez à y contribuer" reussit- elle à dire avec un leger sourire qui se dessinait sur le carmin de ses levres.