Gélion sortit de la grotte, prit dans son baluchon le manteau, que lui avait confectionné son père, le mit, jeta un coup d’œil en arrière et prit une grande inspiration. On était au début de l’après midi mais son souffle fit déjà apparaître, en raison du froid, de la fumée. Il referma son baluchon, le remit sur son épaule, pris sont luth dans sa main gauche et en empruntant le sentier pour commencer son voyage, il se rendit compte qu’il lui fallait choisir une destination.
Gélion se disait que le meilleur moyen, de se faire une idée visuelle du monde, que sa mère lui a tant conté, était d’aller a Bacchus chercher une carte, ou un dessin représentant le monde, afin de choisir sa première destination.
Il changeât donc de chemin, et prit immédiatement la route menant à la capitale.
Au total 2Km séparaient les Chutes de Zenaide de Bacchus. Gélion savait qu’il mettrait du temps à l’atteindre, le sol étant gelé. Sous ses sabots, la terre durcie par le froid saisonnier, ralentissait sa marche, mais il ne désespérait pas. Il continuait a avancer la tête remplit de mille et une pensées où étaient évidemment présents les membres de sa famille.
Une trentaine de minute s’était écoulée et Gélion avait l’impression d’avoir presque parcouru la moitié du trajet. Mais avec cette température, il était difficile pour lui de pouvoir estimer avec précision la distance qu’il lui restait a parcourir.
Quelques minutes plus tard, il décida de faire une pause, ses sabots subissaient la dureté de la terre, et les satyres ne peuvent marcher bien longtemps sur un tel sol. Par chance, le tronc d’un arbre qui s’était écroulé de vieillesse, lui servirait parfaitement de siège, lui permettant ainsi de se reposer.
Gélion ne put s’empêcher de jouer un peu avec son luth tout en savourant quelques friandises que lui avait données sa mère.
Une dizaine de minutes plus tard, Gélion reprit sa marche, en observant les végétaux qui arboraient leur manteau de neige. Des mots lui vinrent en tête et il se mit à fredonner, puis inconsciemment il accélérait sa marche, au même rythme qu’augmentait le son de sa voix.
Quand il remarqua ce qu’il faisait, il s’arrêta d’un coup sec, regarda autour de lui, et ne put se retenir de rigoler. Il se trouva si ridicule de s’être ainsi laisser aller, la joie et la découverte de nouvelles choses lui donnaient des ailes, son cœur battait rapidement, il fallait qu’il respire, son ventre commençait à lui faire un peu mal.
Il se redressa, repris son souffle et se remit en route.
Un peu plus d’une heure s’était écoulée depuis son départ de la maison et il vit soudainement au loin des lumières apparaître.
Pour une raison qu’il lui était inconnu il se mit à courir, de plus en plus vite, rapidement des bâtiments prenaient forme sous ses yeux, il accéléra encore. Il entendait du bruit, des cris, des chants, apparemment des personnes semblaient s’amuser un peu, non loin, il s’arrêta brusquement et se mit à marcher plus lentement.
Il était enfin arrivé à Bacchus.